mardi 1 avril 2008

Ce que Barak Obama ne veut pas vous dire

Fils d'une activiste blanche, élevé au sein d'une famille blanche, Barack Obama ne ressemble en rien au profil majjoritaire de la communauté noire américaine. En outre, il s'est marié et vit en famille avec son épouse qu'il n'a pas abandonnée. Sera-t-il capable d'inspirer son peuple ?


La presse a fait tout un plat du discours prononcé par Barack Obama pour inviter l'Amérique à confronter ses démons et notamment le principal d'entre eux, la question raciale. Bien écrit, bien pensé, il était destiné à apaiser les Blancs et à ne pas décevoir les Noirs. Dans le flot de belles paroles, on percevait que le candidat respectait le credo numéro un de sa communauté : ne jamais accepter une once de responsabilité pour les malheurs qui l'accablent.

Or il suffit de passer quelques jours aux Etats-Unis pour constater que la société est davantage ségrégée que dans les années quarante et que la situation dans les quartiers noirs du cœur des villes, ou des régions rurales du Sud, s'est fortement dégradée.

Il existe deux explications possibles pour ce déclin consécutif à l'adoption des lois égalitaristes. Soit on cherche à comprendre ce qui ne fonctionne pas bien au sein de la communauté noire, soit on blâme le racisme des Blancs. Malheureusement, c'est cette dernière explication qu'a choisie implicitement le candidat Obama.

Or, le journaliste conservateur Duncan Currie a publié Family Ties, un intéressant article dans lequel il explique que la dégradation des liens familiaux et la disparition de la famille traditionnelle au sein de la communauté noire est une des causes principales de la dégradation de la situation. Et aussi, les Blancs n 'y sont pour pas grand chose.

En voici les premiers paragraphes

SAY THIS FOR Barack Obama's big speech: It is still being analyzed this week, and it will be analyzed more in the weeks and months ahead. Senator Obama went beyond the controversy over his former pastor, Reverend Jeremiah Wright, and delivered a sweeping address on the recent history of U.S. race relations. But he gave short shrift to an issue that is inseparable from racial inequality: the issue of out-of-wedlock births.

"So many of the disparities that exist in the African-American community today can be directly traced to inequalities passed on from an earlier generation that suffered under the brutal legacy of slavery and Jim Crow," Obama said. He did acknowledge that welfare policies "may" have hurt black families. But he affirmed with certainty that "a lack of economic opportunity among black men, and the shame and frustration that came from not being able to provide for one's family, contributed to the erosion of black families."

That's true. But it's also true that African-American families were much more intact in the decades before the Civil Rights Act than they were in the decades after it. In 1963, according to the famous Department of Labor report issued by Daniel Patrick Moynihan two years later, the out-of-wedlock birth rate among blacks was 23.6 percent while the rate among whites was only 3.07 percent. By 2005, according to the National Center for Health Statistics, the out-of-wedlock birth rate among non-Hispanic whites had jumped to 25.3 percent and the rate among non-Hispanic blacks stood at nearly 70 percent.

Lire la suite ici.
La plus brillante étude sur cette question est celle-ci :

Une couverture moins hypocrite que le contenu.

Marriage and caste in America
Kay S. Hymowitz,
Ivan R. Dee, 182 p., index, 12 e, ISBN 978-1566637534.


Dans son récent essai publié aux Etats-Unis, la sociologue Kay S. Hymowitz nous révèle que la réalité est moins simple que les féministes ne veulent nous le faire croire et elle brosse le portrait d'une Amérique coupée en deux par son attitude à l’égard de l’institution du mariage.

Une relique du passé ou une recette d'avenir ?
D'une côté une société où l’on attend de décrocher un diplôme et de se marier avant d’avoir des enfants et où le nombre de divorces, non seulement est faible, mais il régresse. D'un autre côté, une population où des mères célibataires enfantent durant l'adolescence après avoir abandonné leurs études.

Ces deux Amériques cohabitent sans se voir. La première, gagne une part de plus en plus important de la richesse nationale; la seconde, en grande majorité noire, s'enfonce dans la pauvreté, l'assistance sociale et la détresse morale.

Un des attraits de l’essai de Kay S. Hymowitz est d’apporter un diagnostic sur la crise de la communauté afro-américaine et d’offrir des pistes de réflexion pour tenter de la sortir d’une spirale qui la conduit à l’autodestruction.

Une pratique en voie de disparition ?

La crise de la famille noire américaine diagnostiquée dès 1965

Au début des années 1960, l'accroissement sans précédent du nombre de naissances illégitimes parmi les Noirs attire l’attention de Patrick Moynihan, un obscur sous-secrétaire d’Etat au ministère du Travail américain. En 1965, il publie une étude dans laquelle il s'inquiète que 25 % des naissances dans certains quartiers noirs soit le fait de mères célibataires. Touchés au vif, les dirigeants des organisations noires ont dénoncé le racisme de l'étude qui stigmatise les Noirs et son paternalisme qui ignore les « robustes femmes afro-américaines et leurs forts réseaux naturels de solidarité féminine ». A tout prendre, ajoutent ces critiques, la famille traditionnelle, papa, maman et les enfants, c'est bon que pour les Blancs.

Pourtant, Patrick Moynihan est le premier à mettre en lumière les conséquences de la disparition chez les Noirs de la famille traditionnelle. Les mères célibataires ne bénéficient plus d’une cellule protectrice où elles pourraient se ressourcer et vivre en sécurité. Elles se contentent désormais de foyers précaires, peuplés de mères et de grand-mères, dans la crainte permanente du lendemain et minés par les conflits incessants avec les différents géniteurs de leurs enfants.

Quarante ans après la parution de l’étude de Patrick Moynihan, les ghettos noirs sont devenus une zone d’exclusion totale pour les familles traditionnelles. Le taux de naissances illégitimes parmi les Noirs a plus que doublé, atteignant 80 %, dans les quartiers les plus pauvres. Au même moment, les Blancs dans leur ensemble se limitent à 10 % de naissances hors mariage.

Un bébé tout de suite

Le nombre disproportionné de filles mères parmi les adolescentes noires a conduit les sociologues à s’intéresser à ce phénomène qui est à l’origine de la quasi disparition des familles traditionnelles au sein de la communauté afro-américaine.

Les sociologues progressistes ont conclu que l’origine de cette explosion de naissances hors mariage résulte d’un manque d’information sexuelle dû au puritanisme américain. Pourtant, en dépit de programmes intensifs d’initiation à la contraception, rien n’y fait. Le taux de naissances chez les adolescentes noires continue à augmenter.

En réalité, ces chercheurs négligent un aspect crucial : ces adolescentes veulent avoir des bébés. Porter un enfant leur offre la clef de la reconnaissance sociale dans le ghetto et le moyen d’atteindre une indépendance financière grâce aux allocations de l’Etat aux mères célibataires.

Ainsi, cédant à la pression de leurs pairs et n'ayant aucune idée de ce qu'il faut faire pour réussir sa vie, ces jeunes femmes se font engrosser par le premier adolescent venu qui, le plus souvent, est chassé du foyer par les femmes de la famille.

Le fruit de ces unions éphémères qui durent à peine le temps d'un coït, pousse comme du chiendent, sans la présence d'un père, au sein de structures familiales matrilinéaires déstructurées et à la subsistance chaotique. Les enfants, privés de tout soutien et de tout encouragement, ne voient pas dans l'école un lieu pour réussir et veulent la quitter au plus vite. Déboussolés, les garçons trouvent un gagne pain dans le trafic de drogue, l’anti-chambre de la prison. Sans guidance, les filles acceptent de petits emplois peu valorisants. Repris de justice ou torche-cul de vieux, voici tout l'horizon de ces gens.

Un monde sans maris

Après vingt ans de crise des valeurs familiales induites par la révolution sexuelle des années soixante, les résultats sont irréfutables. Aux Etats-Unis, un tiers des naissances est le fait de mères célibataires. Mais on sait moins que la grande majorité de ces enfants voit le jour dans les couches les plus basses de la société, notamment au sein de la communauté noire.

Une étude très approfondie de l'Urban Institute démontre qu’une femme peu éduquée qui choisirait de se marier avec un homme, même peu qualifié et mal rémunéré, bénéficierait d'un niveau de vie incomparablement meilleur que ses homologues célibataires. Autrement dit, l'absence de mariage n'est pas le résultat d'un choix délibéré, mais celui d'une absence de réflexion, de prévoyance et tout bonnement de bon sens.

Ainsi que le remarque le sociologue Frank Furstenberg dans les colonnes du magazine Dissent : Les parents aux ressources matérielles et culturelles limitées ont peu de chances de demeurer unis au sein d’un mariage stable. Comme la possession de ce capital psychologique, humain et matériel est fortement corrélée avec la stabilité maritale, il est aisé de confondre les conséquences d’un mariage stable avec celles d’une bonne éducation parentale.

Marie-toi, mon gars !

Quelles solutions ?

L’essai de Kay S. Hymowitz a été composé à partir d'articles publiés dans la revue City Journal, ce qui explique quelques répétitions d'un chapitre à l'autre. Dans l’exposé de ses idées, l'auteur est allé aussi loin que le politiquement correct le lui permet. C'est ainsi que la question cruciale de la corrélation des grossesses adolescentes avec le QI n'est pas abordée. Pourtant, des études en ce sens existent et sont très révélatrices : les populations marginalisée dans la pauvreté ont un QI très en dessous de la moyenne. Suivant la même tactique de camouflage, la question raciale est souvent évoquée de manière allusive. Ainsi, quand elle cite des cas de « jeunes filles pauvres », les prénoms cités renvoient immédiatement un Américain à la communauté afro-américaine. De la même manière qu'un lecteur de faits-divers dans un journal français comprend immédiatement que Nelson, Dylan, Kevin, Noah, Cochrane ou Sandy sont plus probablement issus de « quartiers populaires » que de familles bourgeoises.
Même enveloppées de précautions oratoires, les conclusions de la sociologue sont claires comme de l’eau de roche. Sans être la recette magique garantissant la réussite sociale, le mariage en est une condition sine qua non. Pour tenter d’enrayer la spirale de décomposition de la famille noire et de ses conséquences tragiques, échec scolaire, criminalité, chômage et marginalisation, la mesure la plus urgente est de donner envie aux jeunes filles de convoler en justes noces. De belles robes de mariées seront plus convaincantes que les meilleurs arguments rationnels. L’éternel féminin appliqué à l’ingéniérie sociale.

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